Enfants de 5 à 12 ans et Covid-19 : Faut-il obligatoirement les vacciner ?
Enfants de 5 à 12 ans et Covid-19 : Faut-il obligatoirement les vacciner ?
Parallèlement au
passage de la Tunisie à l'administration du booster
shot du vaccin anti-Covid-19 à une partie de sa population, c'est au tour
des enfants de recevoir, à présent, leur première dose vaccinale.
Une opération qui a débuté depuis novembre 2021 et qui a été essentiellement
destinée aux enfants âgés entre 12 et 14 ans pour inclure par la suite (depuis
décembre 2021) ceux entre 14 et 17 ans et ce sous réserve d'acceptation du
parent.
Toutefois et en ce qui concerne les enfants âgés de 5 à 12 ans, la Tunisie n'a
toujours pas tranché sur la vaccination de cette catégorie bien que cette
dernière soit déjà adoptée voire répandue dans certains pays.
La vaccination des enfants entre 5 et 12 ans est-elle, donc, nécessaire pour
leur protection contre le Covid-19 ? Quels sont les éventuels risques liés
à la vaccination de cette catégorie d'âge ? Où en est la Tunisie quant à la
vaccination des enfants par rapport aux autres pays ?
Depuis l'émergence du Covid-19 en Chine fin 2019, la pandémie a infecté 303
millions de personnes résultant en 5,48 millions de décès à l'échelle mondiale
selon un dernier bilan officiel.
Du côté de la Tunisie, le virus a contaminé, depuis le recensement du premier
cas local en mars 2020, 738 mille personnes dont 25,643 mille morts.
Avec l'introduction de divers vaccins contre le Covid-19, on a attesté de la
décroissance de la courbe des infections (donc des décès) en Tunisie et
ailleurs.
Toutefois, cette chute n'était que provisoire avec la présence des variantes du
Covid-19 tels que Delta et plus récemment Omicron engendrant, à nouveau, une
hausse des contaminations par le virus, toujours atténuée, quand même, par les
vaccins.
Doit-on vacciner les enfants de 5 à 12 ans contre le Covid-19 ?
Initialement destinés aux personnes âgées et vulnérables comme les malades
chroniques et les immunodéprimés, les vaccins à l'instar de Pfizer, Moderna,
Johnson & Johnson et Sinovac ont été, ultérieurement administrés aux
adultes ne présentant aucune pathologie pour s'étendre après aux jeunes
adultes, aux adolescents ainsi qu'aux enfants.
Ce sont, néanmoins, ces derniers dont la vaccination suscite le débat bien
qu'elle soit optionnelle. Plusieurs parents, en France à titre d'exemple, se
sont montrés réticents même si les enfants seront injectés par des solutions
diluées qui leur sont adaptées.
Pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les enfants de 5 à 12 ou même
14 ans sont actuellement les plus touchés par la pandémie avec parfois des taux
deux à trois fois plus élevés que dans le reste de la population.
« Les enfants infectent aussi leurs parents et grands-parents à la maison
avec un risque dix fois plus élevé pour ces adultes de développer une maladie
grave, d'être hospitalisés ou de mourir lorsqu'ils ne sont pas vaccinés, avait
indiqué, en
décembre 2021, Dr Hans Henri P. Kluge, directeur de l'OMS pour l'Europe ».
« La vaccination des jeunes enfants réduit non seulement leur rôle dans la
transmission du Covid-19 mais les protège également de la gravité pédiatrique,
qu'elle soit associée au Covid long ou aux syndromes inflammatoires multi-systémiques »,
selon Dr Kluge.
L'OMS a, par ailleurs, précisé que « la vaccination des enfants devrait
être discutée et envisagée au niveau national avec un vaccin homologué pour ce
groupe d'âge dans leur contexte épidémiologique et social spécifique ».
Elle a, cependant, recommandé à l'Europe d'éviter au possible la vaccination
obligatoire des enfants où Dr Kluge a souligné que « l'obligation de la
vaccination est un dernier recours absolu et n'est applicable que lorsque
toutes les autres options possibles pour améliorer la couverture vaccinale ont
été épuisées ».
Dans ce sens, le directeur de l'OMS pour l'Europe a rappelé que l'Organisation
n'a pas encore accordé d'autorisation de vaccins contre le Covid-19 pour les
enfants de moins de 12 ans ayant évoqué l'efficacité élevée contre le virus de
la nouvelle formule du vaccin Pfizer-BioNTech chez les enfants dans un essai
clinique.
Une formule qui a été autorisée par des instances réglementaires strictes comme
la Food
and Drug Administration (FDA) et l'European Medicines Agency (EMA) pour
être administrée aux enfants à partir de 5 ans.
The
Centers for Disease Control and Prevention (CDC) recommande, lui aussi la
vaccination de cette catégorie d'âge contre le Covid-19. Une position partagée
par Johns
Hopkins Medicine.
Le CDC préconise, de surcroît, une dose supplémentaire du vaccin Pfizer (un
total de trois doses) pour certains enfants immunodéprimés âgés de 5 à 11 ans.
Vaccination des enfants de 5 à 12 ans : Quels bénéfices/risques ?
Pas encore autorisé par l'OMS, cette dernière a indiqué que le vaccin
contre le Covid-19 comporte des avantages connus et potentiels qui l'emportent
sur les risques connus et potentiels de son utilisation pour les enfants âgés
de 5 à 12 ans. Une conclusion à laquelle les groupes techniques consultatifs
nationaux sur la vaccination (GTCV) a abouti.
D'après la FDA des Etats-Unis, le vaccin contre le Covid-19 pour enfants est
sûr et efficace. Il a fait l'objet d'un examen rigoureux et des tests
approfondis de sécurité chez des milliers d'enfants.
Il a, aussi, été développé et testé de la même manière que les vaccins Covid-19
pour adultes où les recherches ont montré que ce vaccin dispose d'une
efficacité de 91% pour prévenir le Covid-19 chez les enfants âgés de 5 à 11
ans.
Il convient de noter que ce vaccin nécessite deux injections, administrées à
trois semaines d'intervalle. Il contient, pourtant, une dose plus faible que le
vaccin Pfizer-BioNTech (10 microgrammes) utilisé pour les personnes âgées de 12
ans et plus (30 microgrammes).
Pour ce qui est des effets secondaires du vaccin chez les enfants, ils
étaient légers et similaires à ceux observés chez les adultes. Certains
enfants, lors des essais cliniques, n'ont eu aucun effet indésirable avec
absence ou rareté des réactions allergiques graves.
Des enfants ont présenté des effets secondaires dans les deux jours suivant la
vaccination et qui durent généralement d'un à trois jours.
Parmi les effets secondaires les plus fréquemment rapportés, on trouve la
douleur au point d'injection, la fatigue, les maux de tête, les frissons, les
douleurs musculaires et articulaires, la fièvre, le gonflement des ganglions
lymphatiques, les nausées et la diminution de l'appétit.
Qu'en est-il pour la Tunisie ?
Du côté européen, la France, l'Italie, la République tchèque et l'Allemagne
ont tous approuvé la vaccination des enfants de 5 à 12 ans.
Les Etats-Unis, le Canada, Cuba, le Venezuela, l'Argentine, le Chili, le
Salvador, le Brésil, l’Equateur et le Costa Rica ont, également, décidé
l'administration du vaccin anti-Covid-19 à cette catégorie d'âge.
Le Bahreïn, le Sultanat d'Oman, l'Arabie saoudite, les Emirats-arabes unis,
Singapour ainsi que la Chine ont rejoint, eux aussi, les pays susnommés dans la
vaccination de leurs enfants âgés de 5 à 12 ans.
Début décembre 2021, Dr Riadh Daghfous, membre du comité scientifique de la
lutte contre le Covid-19 et Directeur général du Centre national de
pharmacovigilance a annoncé qu'il avait été décidé de vacciner les enfants âgés
de 5 à 12 ans souffrant de certaines pathologies fixées par le comité sans pour
autant mentionner une date précise.
La vaccination sera, par la suite, généralisée au reste des enfants de la même
catégorie d'âge avec le consentement des parents, toujours selon Dr Daghfous.
Contacté par TuniFact, Dr Hechmi Louzir, président de la campagne nationale de
vaccination contre le Covid-19 et directeur de l'Institut Pasteur a précisé que
la vaccination des enfants de 5 à 12 ans ne doit pas être systématique.
Et d'ajouter que l'administration du vaccin anti-Covid-19 pour ces enfants,
qu'ils soient malades ou sains, aussi bien que ses modalités seront étudiées
davantage lors d'une réunion qui se tiendra entre le Comité scientifique et des
pédiatres le 11 janvier 2022.
Boutheïna Laâtar
Diplômée d'un Master de recherche en médias et communication de l'Institut de presse et des sciences de l'information. Intéressée par la politique nationale et les questions internationales.
Boutheïna Laâtar
Diplômée d'un Master de recherche en médias et communication de l'Institut de presse et des sciences de l'information. Intéressée par la politique nationale et les questions internationales.
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Faux
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2021-10-08 17:16