Faux

Covid-19 : L’écouvillonnage endommagerait-il l’hypophyse ?

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Covid-19 : L’écouvillonnage endommagerait-il l’hypophyse ?

Une mise en garde contre l'écouvillonnage effectué lors des tests de dépistage RT-PCR du Covid-19 a récemment été partagée par plusieurs internautes.
Ces derniers prétendent que le prélèvement nasal abîmerait l'hypophyse (glande pituitaire d'environ un centimètre de diamètre située à la base du cerveau et suspendue à l'hypothalamus et qui contrôle toutes les sécrétions hormonales de l'organisme directement et indirectement).

Selon ces internautes, l'écouvillonnage endommagerait cette glande bloquant, ainsi, la production des hormones et altérant le fonctionnement normal du corps notamment au niveau de la croissance chez les enfants.

Afin de s'assurer de la véracité de cette information, l'unité du fact checking des contenus a pris contact avec Dr Fatma Laâtar, médecin spécialiste en neurologie qui nous a assuré que l'écouvillon utilisé dans le test de dépistage du Covid-19 n'est jamais inséré aussi profondément dans la fosse nasale et n'atteindra, en aucun cas, l'hypophyse.

Dr Laâtar nous a, par ailleurs, expliqué que l'écouvillon touche, en effet, le pharynx derrière la fosse nasale (d'où la désignation : prélèvement naso-pharyngé) et ne s'approche jamais de la barrière hémato-encéphalique.
Cette barrière est séparée du nez par la muqueuse nasale, les cornets nasaux et l'os sphénoïde et l'écouvillon n'atteindra, en aucun cas, la région du sinus sphénoïdal, souligne notre interlocutrice.

Cependant et même si l'écouvillonnage n'endommagera pas l'hypophyse, cette intervention n'est pas sans risque.
Dr Laâtar nous a, effectivement, indiqué que si le test est mal fait, le prélèvement naso-pharyngé peut engendrer une fuite de liquide céphalo-rachidien (liquide cérébrospinal placé dans les méninges et dans les cavités centrales du cerveau et dans lequel baignent le système nerveux central, l'encéphale et la moelle épinière).

Notre source nous a, également, expliqué que l'écouvillonnage (si invasif et traumatisant) pourrait être responsable de l'effraction de l'os qui est très fin dans cette zone conduisant à une brèche ostéo-méningée.
Une blessure qui peut cicatriser automatiquement ou nécessiter une chirurgie endonasale endoscopique afin d'éviter les risques de méningites.

Par ailleurs, l'Académie nationale de médecine avait émis en avril 2021 un communiqué alertant sur les prélèvements « parfois effectués dans des conditions inadaptées » qui peuvent causer des "brèches de l’étage antérieur de la base du crâne associées à un risque de méningite".
Et d'ajouter que « l'écouvillonnage peut aussi devenir dangereux lorsqu'il est trop profond et dirigé dans la mauvaise direction ».

Compte tenu des éléments susmentionnés, TuniFact classe l'information selon laquelle l'écouvillonnage relatif au dépistage du Covid-19 aurait un risque lésionnel au niveau de l'hypophyse comme fausse induisant l'internaute en erreur.