Explicatif

Covid-19 : Le booster shot, à la rescousse des Tunisiens ?

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Covid-19 : Le booster shot, à la rescousse des Tunisiens ?

Depuis son émergence dans la ville de Wuhan en Chine en décembre 2019, la pandémie du Covid-19 a touché plus de 239 millions de personnes à l'échelle mondiale et coûté la vie à 4,87 millions autres.

En Tunisie, c'est en mars 2020 que les premiers cas Covid+ ont été détectés résultant en 710 mille contaminations et plus de 25 mille décès par le virus, selon un bilan officiel actualisé.

Face à la recrudescence vertigineuse des cas positifs et la multiplication des morts engendrées par le virus, les sociétés pharmaceutiques et de biotechnologie notamment dans les pays développés à l'instar des États-Unis, de la France, de l'Allemagne, de la Chine et de la Russie ont commencé à élaborer des vaccins afin de contenir la propagation de la maladie et limiter les dégâts.

Quels sont, donc, les différents types de vaccin contre le Covid-19 disponibles sur le marché ? Quels sont leurs caractéristiques et à qui sont-ils destinés ? Et la question polémique ayant récemment surgi : une troisième dose, est-elle nécessaire ?


C'est le vaccin anti-Covid-19 de l'alliance Pfizer-BioNTech (américaine et allemande) qui avait été approuvé en premier en décembre 2020 par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Le nombre total des doses de vaccin contre le Covid-19 administrées à l'échelle mondiale étant estimé à 6471051151 dont 8619328 en Tunisie, d'après les chiffres officiels de l'OMS et du ministère de la Santé.

Ces doses englobent, en effet, les personnes ayant reçu une dose, deux doses, celles vaccinés à dose unique ainsi que celles ayant reçu une seule dose et été infectées par le Covid-19.

Les vaccins disponibles en Tunisie étant Pfizer-BioNTech, Oxford-Astrazeneka, Sinovac-CoronaVac, Moderna, Janssen, Spoutnik V et Sinopharm avec Convidecia et Novavax également existant dans d'autres pays et une panoplie d’autres vaccins est en cours de développement.

Les vaccins en Tunisie, pour qui ? Et comment fonctionnent-ils ?

Du côté de la Tunisie et en ce qui concerne Sinovac et Sinopharm, il s'agit de deux vaccins classiques à l'instar de ceux traditionnellement utilisés pour vacciner contre de nombreuses maladies.
Étant des vaccins à virus inactivé, les deux vaccins chinois contiennent des agents infectieux morts donc inoffensifs et ce afin de déclencher une réponse immunitaire en cas de contamination en mieux détectant l'agent infectieux et le combattant.

Évitant d'injecter une substance étrangère à l'organisme, ces deux vaccins sont essentiellement destinés aux personnes de plus de 18 ans et moins de 39 ans avec un taux d'efficacité de 51% contre l'infection symptomatique et 100% contre le Covid-19 sévère et l'hospitalisation et ce à compter de quatorze jours après la réception de la première dose.

Pour ce qui est de Pfizer-BioNTech et de Moderna, il s'agit de vaccins à ARN messager (acide ribonucléique messager) qui, en injectant dans l'organisme humain un brin d'ARN, incitent les cellules à produire des protéines spécifiques à l'agent pathogène (Covid-19). Cela permettra au corps humain de détecter ces protéines, les identifier et puis les combattre.
L’ARN messager ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n'altère pas le génome.

Les deux vaccins sont recommandés pour les personnes âgées de douze ans et plus après avoir obtenu l'approbation complète de la Food and Drug Administration (FDA) en août 2021 avec un taux d'efficacité frôlant les 95%.

Spoutnik V, Janssen et Astrazeneka consistent, quant à eux, à des vaccins à vecteur viral non réplicatif utilisant un virus atténué et inoffensif qui ne peut pas se répliquer dans les cellules du corps humain.

Ce virus transporte, toutefois, le matériel génétique du Covid-19 fabriquant la protéine enclenchant une réponse immunitaire.

Toute personne âgée de plus de 18 ans peut se faire vacciner par ces vaccins ayant un taux d'efficacité de 80% un mois après la première injection.

Le booster shot, est-il réellement nécessaire ?

Qu'il s'agisse de vaccin à dose unique (Janssen développé par Johnson & Johnson) ou de vaccins à double dose, une dose supplémentaire (booster shot) est recommandée désormais par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour les personnes vulnérables.

Outre l'obligation de se faire vacciner une troisième fois afin de pouvoir voyager dans l'espace Schengen (la plupart des pays rejetant les vaccins chinois et russe), plusieurs États recommandent désormais l'administration d'une dose de rappel notamment pour les personnes fragiles.



Une approche adoptée par des pays comme les États-Unis, le Canada, la France, l’Allemagne, la Belgique, la Russie, la Hongrie, la Serbie, la Russie, la Roumanie, la Slovaquie, la Grande-Bretagne, la Norvège, l’Espagne, le Portugal, le Denmark, l’Irlande, la Pologne, les Pays-Bas et la Suède.

Le Maroc, le Bahreïn, le Cambodge, la Corée du Sud, l’Indonésie, la Turquie, la Thaïlande, les Émirats arabes unis, la Chine, la Singapour, l’Uruguay, l’Equateur, Le Panama, Le Chile, le Brésil, la République dominicaine et le Salvador recommandent, eux aussi, l’administration d’un booster shot essentiellement aux personnes vulnérables.

Effectivement, les personnes âgées de 65 ans et plus, celles les plus exposées au Covid-19 comme le personnel médical et paramédical aussi bien que les enseignants, les individus souffrant d'affections sous-jacentes ou encore de pathologies chroniques, d'un cancer, d'une obésité, de troubles psychiatriques ou de démence, d'un antécédent d'accident vasculaire cérébral (AVC) ainsi que les insuffisants rénaux, les transplantées d'organe et les personnes atteintes de trisomie 21, d'après la Haute Autorité de Santé (HAS) sont toutes éligibles à recevoir une dose supplémentaire d'un vaccin à ARN messager.

Les personnes immunodéprimées sont, également, éligibles à recevoir une booster shot (de Pfizer-BioNTech ou Moderna) leur permettant d'atteindre un niveau d'immunité plus élevé et ce après au moins 28 jours de la deuxième dose. 

Pour ce qui est des personnes en bonne santé, il n'existe aucune preuve concluante qu'une injection de rappel du vaccin anti-Covid-19 soit nécessaire dans la plupart des cas.

En Tunisie, les autorités sanitaires s’orientent vers l’administration d’une dose supplémentaire du vaccin contre le Covid-19 aux personnes âgées de cinquante ans et plus notamment les malades chroniques et les immunodéprimés (à l’instar des personnes souffrant d’un cancer ou d’insuffisance rénale) et ce en vue de fortifier leur système immunitaire d’autant plus que l’immunité acquise du vaccin anti-Covid-19 pourrait s’affaiblir après quelques mois.

Selon le directeur de l’Institut Pasteur et président du comité de pilotage de la campagne de vaccination contre le covid-19, Hechmi Louzir, le ministère de la Santé généralisera, ultérieurement, le booster shot aux personnes vulnérables tous âges confondus avec un type de vaccin adapté aux doses précédemment administrées.