Kaïs Saïed autorise la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature ?
Kaïs Saïed autorise la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature ?
La page Facebook Carthage-infos a publié, le 31 octobre 2021, une
information selon laquelle le chef de l'Etat, Kaïs Saïed aurait chargé la
ministre de la Justice, Leïla Jaffel d'élaborer un projet de loi concernant la
dissolution de l'actuel Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et la
constitution d'un autre Conseil avec une nouvelle composition et de plus amples
prérogatives.
La page Carthage-infos a, par ailleurs, diffusé une liste nominative de
magistrats qui feraient l'objet de soupçons de corruption et contre lesquels
des plaintes ont été déposées auprès l'inspection générale du département.
Afin de vérifier l'authenticité de cette information, l'unité du fact checking
des contenus a, dans un premier temps, consulté la page Facebook officielle de
la présidence de la République où aucune indication d'une éventuelle
dissolution du CSM dans le communiqué émis suite au Conseil ministériel tenu le
28 octobre 2021 n'a été dénichée.
Plutôt, le communiqué officiel a uniquement mentionné que Saïed avait chargé la
ministre de la Justice de préparer un projet de loi portant sur le Conseil
supérieur de la magistrature sans pour autant fournir de détails
complémentaires.
L'unité du fact checking a, par la suite, pris contact avec Youssef Bouzakher,
président du CSM qui nous a catégoriquement nié ces allégations.
Et d'assurer que toutes les données présentées par la page en question étaient
erronées y compris la liste nominative des juges qui seraient sanctionnés
qualifiant cette dernière de « diffamatoire ».
Créé en vertu de la Loi organique n°2016-34 du 28 avril 2016, le Conseil
supérieur de la magistrature est, notons-le, une « institution
constitutionnelle indépendante qui bénéficiait de l’autonomie administrative et
financière ainsi que de la capacité de l'autogestion », selon Bouzakher.
Il convient de signaler, de surcroît, que l'article 112 de la
Constitution tunisienne de 2014 stipule que : « Le Conseil supérieur de la
magistrature se compose de quatre organes : le Conseil de la justice
judiciaire, le Conseil de la justice administrative, le Conseil de la justice
financière et l’Instance générale des trois conseils juridictionnels.
Chacun de ces organes est composé à ses deux tiers de magistrats dont la
majorité est élue et les autres nommés selon leurs qualités. Le tiers restant
est constitué de non magistrats indépendants et spécialisés. La majorité des
membres de ces organes doivent être élus. Les membres élus exercent leurs
fonctions pour un mandat unique d'une durée de six années ».
Compte tenu des éléments susmentionnés, TuniFact classe cette information comme
fausse induisant l'internaute en erreur.
Boutheïna Laâtar
Diplômée d'un Master de recherche en médias et communication de l'Institut de presse et des sciences de l'information. Intéressée par la politique nationale et les questions internationales.
Boutheïna Laâtar
Diplômée d'un Master de recherche en médias et communication de l'Institut de presse et des sciences de l'information. Intéressée par la politique nationale et les questions internationales.
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Faux
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2021-10-08 17:16