Explicatif

Frappe la Tunisie depuis septembre : La bronchiolite, symptômes, recommandations et gestes à éviter

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Frappe la Tunisie depuis septembre : La bronchiolite, symptômes, recommandations et gestes à éviter

Depuis la fin du mois de septembre de cette année, la Tunisie, de même que certains pays comme la France et l’Inde, atteste d'une hausse effrénée des contaminations par la bronchiolite infantile, preuve que l'épidémie saisonnière a frappé fort et plus tôt que prévu.
Avec le recensement d'un taux d'hospitalisation et de réanimation assez élevé au sein des services de pédiatrie et de néonatologie, la Tunisie témoigne d'un retour retentissant de la bronchiolite notamment parmi les nourrissons de moins d'un an et les nouveau-nés.

Qu'est-ce qu'est, donc, une bronchiolite ? Quels sont ses causes et symptômes? Quelles sont les raisons derrière cette émergence anticipée ? Et comment prévient-on cette infection ?

Qu'entend-on par bronchiolite ? 

La bronchiolite consiste à une pathologie virale très fréquente touchant les voies respiratoires inférieures du nourrisson et dont l'agent infectieux principal est le virus respiratoire syncytial (VRS).
Ce virus se transmet de personne en personne par les gouttelettes de salive lors d'un contact rapproché (toux, éternuements, etc). Les objets et surfaces contaminés peuvent, également, transmettre le VRS.

Après une période d'incubation variant entre deux et huit jours et la multiplication du virus au niveau de la muqueuse nasale avant d'atteindre les voies respiratoires inférieures, le diagnostic de la bronchiolite (examen clinique) repose essentiellement sur une triade symptomatique à savoir la fièvre, la toux ainsi que l'observation de difficultés respiratoires d'intensité variable bien qu'une rhinite, des conjonctivites ou encore une otite bactérienne puissent, aussi, survenir.

Les pneumonies représentent, par ailleurs, les complications les plus courantes d'une bronchiolite et sont observées chez environ 40 % des cas nécessitant une hospitalisation (particulièrement chez les nouveau-nés et les enfants âgés de moins de deux ans).

Des examens complémentaires à l'instar d'une radiographie du thorax, une numération formule sanguine (NFS) ou encore un ionogramme (dosage des principaux composants ioniques du sang) peuvent, de surcroît, être demandés par le médecin traitant si nécessaire.

Une épidémie avant l'heure

D’habitude hivernale, la vague de contaminations par le VRS est apparue tôt cette année à savoir depuis le mois de septembre. Une vague ayant engendré l’hospitalisation de plusieurs nourrissons à cause de la bronchiolite.
Mohamed Douagi, chef de service de réanimation néonatale à l’hôpital militaire et président de la Société tunisienne de pédiatrie (STP) avait, en effet, affirmé que la bronchiolite était plus grave que le Covid-19 pour les enfants puisqu’elle s’attaque principalement aux nourrissons.
Il a, par ailleurs, relevé une hausse du nombre de patients admis aux hôpitaux (dont ceux sous assistance respiratoire) contre les chiffres de l’année dernière tout en soulignant une éventuelle saturation des services pédiatriques dans les hôpitaux.

« A titre de comparaison, pendant toute la pandémie du Covid-19 (17 Mois), nous avons eu un seul bébé mis sous assistance respiratoire (respire grâce à une machine) dans le service alors qu'en cinq ours cette semaine, nous avons trois malades sous assistance respiratoire (nous sommes obligés de refuser beaucoup de demandes de transfert en raison du manque de lits pour cette pathologie car nous avons surtout des prématurés) et la situation est aussi grave dans les autres services. Je rappelle que la mortalité annuelle par bronchiolite est élevée », peut-on lire dans un statut publié par Douagi en octobre dernier sur sa page Facebook personnelle.

Le professeur a, de surcroît, précisé que le début prématuré de l’épidémie de la bronchiolite était dû à la contagion du Covid-19.
Effectivement et avec le Covid-19, la propagation d’autres infections respiratoires a été réduite et les enfants ont été de moins en moins exposés au VRS.
Le confinement aussi bien que les gestes barrières ont fait que peu d’enfants ont été infectés en 2020 par le VRS signifiant, ainsi, qu’ils ont été moins immunisés contre la bronchiolite.  
Ajouté à cela, la reprise des activités des crèches et des jardins d’enfants amplifiant le risque de transmission.

En l’absence de vaccin, que pourrions-nous faire ?


Aucun vaccin contre le VRS n’est disponible à présent et les traitements ne font qu’atténuer les symptômes.
Notons que le virus ne confère aucune immunité durable, ce qui signifie que la bronchiolite peut survenir plusieurs fois chez la même personne.

La contamination par le VRS peut se présenter sous trois formes cliniques (légère, modérée et grave). C’est selon ces trois niveaux de gravité que le besoin d’un recours hospitalier et la prise en charge du nourrisson sont évalués.



D’après la Haute autorité de santé (HAS), l’altération de l’état général, la fréquence respiratoire, la fréquence cardiaque, l’utilisation des muscles accessoires, la prise alimentaire aussi bien que la saturation en oxygène constituent toutes des critères pour déterminer le niveau de gravité de l’atteinte par la bronchiolite.



La société tunisienne de pédiatrie avait, pour sa part, élaboré des « Recommandations de bonne pratique devant un premier épisode de bronchiolite aiguë » où les mesures de la prise en charge de la bronchiolite légère à modérée non hospitalisée ainsi que de la prise en charge des formes graves de la bronchiolite hospitalisée ont été détaillées.





 En guise de conclusion, l’évitement aux nouveau-nés et nourrissons tout contact avec des
 personnes fébriles ou qui toussent demeure essentiel pour leur protection.
L’application des gestes barrières ainsi que les mesures de distanciation sociale (tout comme pour le Covid-19) reste, également, un moyen efficace pour tenir les enfants à l’écart de la bronchiolite.  

La décontamination des mains, la désinfection des objets et des surfaces, le port d’un masque (pour les parents ou personnel soignant), l’éviction des enfants malades des collectivités telles que les crèches et les garderies, la proscription du tabagisme passif, l’incitation à l’allaitement maternel et à sa prolongation font partie, selon la STP, du traitement préventif contre la bronchiolite.