Faux

Est-il vrai que les libertés étaient plus respectées qu’à tout autre moment qui succède l’ère de la Troïka ?

Faux

Est-il vrai que les libertés étaient plus respectées qu’à tout autre moment qui succède l’ère de la Troïka ?

Lors de son intervention dans l’émission « Midi Show » sur les ondes de la radio Mosaique Fm, le vice-président du parti  Ennahdha Ali Lâarayedh, a déclaré que les libertés étaient plus  respectées qu’à tout autre moment qui succède l’ère de la Troïka.   

Afin de s’assurer de la véracité de ces informations, l’unité du fact checking des contenus a dans un premier temps, consulté le site officiel de l’organisation Reporters Sans Frontières (RSF).  Selon RSF, en 2013, la Tunisie occupait la 138ème place sur 180 pays  dans le classement mondial de la liberté de la presse. 

RSF indique qu’en 2019 et 2020, la Tunisie occupait la 72ème place dans le même classement .

Nous tenons à préciser que la Tunisie a progressé de 66 places dans ce classement, passant de la 138ème place en 2013 à la 72ème place en 2020. Et perdre par la suite une place, passant de la 72ème  en 2020  à la 73ème place  en 2021 sur 180 pays.


Nous avons dans un second temps, consulté le site officiel de l’organisation internationale Human Rights Watch, sur lequel nous avons trouvé un rapport datant de 2013 et faisant l’état des lieux de la liberté d’expression et de la presse en 2012 en Tunisie. Le rapport indique qu’en 2012, le décret-loi 115-2011 sur la liberté de la presse et le décret-loi 116-2011 sur la liberté de communication audiovisuelle n’ont toujours pas été réellement appliqués. La Troïka, avait refusé  d’appliquer le décret-loi  116 et continuait  à nommer les directeurs des médias publics de façon unilatérale. Le rapport mentionne qu’en Juin 2012, les députés de Ennahda à l’ANC ont soumis un projet de loi qui entend amender le code pénal en imposant des peines de prison et des amendes pour des délits à la formulation vague, tels que le fait d’insulter ou de se moquer du « caractère sacré de la religion ». Quant aux tribunaux, précise le rapport, ils ont largement utilisé les dispositions répressives du code pénal héritées de l’ère Ben Ali, comme l’article 121(3), qui pénalise la distribution de matériel « de nature à nuire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs ».

Le rapport cite d’autres  plusieurs atteintes aux libertés, à titre d’exemple : 

- En septembre 2012, un procureur a mis en examen deux artistes plasticiens pour leurs œuvres jugées nocives à l’ordre public et aux bonnes mœurs.

- Le 28 mars 2012, en première instance, un tribunal de la ville de Mahdia a condamné deux internautes à sept ans et demi de prison, une peine confirmée en appel, pour avoir mis en ligne des écrits perçus comme insultants pour l’islam.


Nous avons par la suite effectué des recherches sur le net et trouvé un rapport élaboré par Fondation Carnegie  pour la Paix Internationale.  Il a été publié le 10 juillet 2012 et intitulé  «  Tunisian Media in Transition ».  Ce rapport note qu’à cette période,  le parti  Ennahda, s'est progressivement rendu compte de l'influence continue des médias nationaux et s'est tourné vers les tactiques de l'ancien régime. Le parti islamiste et ses partisans ont  élevé  la voix contre ce qu'ils considéraient  comme des "lobbies gauchistes" qui font des médias une arme contre les politiques gouvernementales.


Compte tenu des éléments susmentionnés, l’unité du fact checking des contenus classe la déclaration du vice-président du parti Ennahdha Ali Lâarayedh  selon laquelle les libertés étaient plus  respectées qu’à tout autre moment qui succède l’ère de la Troïka, comme Fausse induisant l’internaute en erreur.