Faux

Est-il vrai que le classement mondial de la liberté de la presse repose sur la compétence des journalistes ?

Faux

Est-il vrai que le classement mondial de la liberté de la presse repose sur la compétence des journalistes ?

Plusieurs internautes sont en train de diffuser une information selon laquelle le classement mondial de la liberté de la presse  repose essentiellement sur la compétence des journalistes. 


Afin de s’assurer de l’authenticité de cette information, l’unité du fact checking  des contenus a pris contact avec le Directeur du bureau Afrique du Nord de l’organisation internationale Reporters Sans Frontières (RSF) Mr Souhaieb Khayati qui nous a informés que ladite information n’est pas vraie et que RSF ne se permet pas de juger la qualité du travail des journalistes.

Et d’ajouter que le classement mondial de la liberté de la presse est à sa vingtième édition, et vu cette occasion RSF a amélioré cette année pour cette édition les critères établis pour faire le classement. 

Le Directeur du bureau Afrique du Nord de RSF a noté que  chaque bureau et chaque correspondant de RSF  travaillent, durant toute une année, sur un relevé quantitatif des exactions. C’est-à-dire toutes les difficultés que peut rencontrer un journaliste pour remplir pleinement  sa mission en tant que source d’information, sont signalées, traitées, classées et prises en compte  dans l’élaboration du score  de chaque pays.

Mr Souhaieb Khayati a souligné qu’au-delà de ce relevé des exactions,  RSF implique des experts en journalisme, en communication, en sciences humaines et sociales et en sciences économiques dans 180 pays à travers un questionnaire  bien détaillé , traduit en 23 langues prenant en compte 5 indicateurs contextuels  à savoir  le contexte politique, le cadre légal, le contexte économique, le contexte socio-culturel et la sécurité.

Le contexte politique : 

Rsf évalue  le degré de soutien et de respect de l’autonomie des médias, face aux pressions politiques exercées par l’État ou d’autres acteurs politiques de la société, le niveau d’acceptation d’une diversité d’approches du journalisme répondant à des normes professionnelles, parmi lesquelles des approches alignées politiquement et d’autres indépendantes et le degré de soutien des médias dans leur rôle consistant à demander aux politiques et au gouvernement de rendre des comptes, dans l’intérêt général.

Le cadre légal : 

RSF  évalue le degré auquel les journalistes et médias sont libres de travailler sans censure ou sanction légale, ni restrictions excessives de la liberté d’expression, les possibilités d’accès à l’information sans discrimination entre journalistes et la capacité à protéger ses sources et l'éventuelle impunité pour les auteurs d’actes de violence envers des journalistes. 

Le contexte économique :

RSF évalue les contraintes économiques liées à des politiques gouvernementales (complexité pour créer un média d’information, favoritisme dans l’accord de subventions de l’Etat, corruption…), les contraintes économiques liées à des acteurs non étatiques (annonceurs et partenaires commerciaux), notamment la corruption de journalistes et les contraintes économiques liées aux propriétaires des médias, lorsqu’ils défendent leurs intérêts commerciaux et les contraintes économiques liées aux propriétaires des médias, lorsqu’ils défendent leurs intérêts commerciaux. 

Contexte socio-culturel : 

RSF évalue les contraintes sociales qui peuvent se traduire par du dénigrement, et les attaques envers la presse basées sur des questions de genre, de classe, d’origine ethnique ou de religion, par exemple et les contraintes culturelles, notamment la pression exercée sur les journalistes pour qu’ils ne remettent pas en question certains pouvoirs ou ne rendent pas compte de certains problèmes parce que cela irait à l’encontre de la culture du territoire. 

Sécurité : 

RSF évalue la sécurité des journalistes en prenant en compte les dommages corporels, la détresse psychologique et le préjudice professionnel. 


Compte tenu des éléments susmentionnés, l’unité du fact checking des contenus classe l’information selon laquelle  le classement mondial de la liberté de la presse  repose essentiellement sur la compétence des journalistes comme Fausse induisant l’internaute en erreur.