Youssef Bouzakher a-t-il dénoncé l’ingérence de Kaïs Saïed dans la justice ?

« Il n'y a pas de plus grande corruption que de voir le pouvoir exécutif s'ingérer dans la justice, harceler les magistrats, les terroriser, les diaboliser, leur mettre de la pression et mobiliser l'opinion publique contre eux », ainsi se serait exprimé Youssef Bouzakher, président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).

Selon une publication de la page Facebook CarthageFmقرطاج أف أم datant du 7 novembre 2021, Bouzakher aurait, également, précisé que la réforme de la justice relève des missions du CSM et que personne n'a le droit de s'y immiscer.

Afin de vérifier l'authenticité de cette déclaration, l'unité du fact checking des contenus a pris contact avec Youssef Bouzakher nous ayant assuré que ses propos ont été déformés.

En effet, notre interlocuteur avait souligné, dans une déclaration médiatique datant du 2 novembre 2021, qu'il « ne s'opposait pas aux réformes judiciaires mais que ces dernières doivent s'effectuer de manière participative ».

Revenant sur la décision du chef de l'Etat, Kaïs Saïed de charger la ministre de la Justice Leïla Jaffel d'élaborer un projet de loi portant sur le CSM, Bouzakher avait indiqué que si l'intention de Saïed était d'abroger le décret-loi organisant le Conseil, cela signifierait une « ingérence dans le pouvoir judiciaire ».
Et d'ajouter que « cela impliquait la suppression de toutes les garanties constitutionnelles d'un pouvoir judiciaire indépendant ».

Il convient de signaler que nous avons, dans un article précédent, démenti que le président de la République aurait chargé la ministre de la Justice de préparer un projet de loi visant à la dissolution de l'actuel Conseil de la magistrature et la constitution d'un autre Conseil avec une nouvelle composition et de plus amples prérogatives.

Compte tenu des éléments susmentionnés, TuniFact classe cette déclaration de non pertinente induisant l'internaute en erreur.